L’île de Kāmaloka est une création ex nihilo des Asuras, un trésor écologique avec ses plaines, ses vallées, ses lacs, ses rivières, ses grottes, ses cascades aux eaux pures et cristallines, sa jungle luxuriante, ses forêts humides et ombragées. La variété des paysages y est impressionnante depuis la montagne jusqu’au littoral, ses falaises découpées ou ses plages de sable blanc à perte de vue.

Rien ne saurait décrire la beauté de Kāmaloka, île vierge, préservée de toute souillure humaine comme il en était partout à la surface de la Terre en des temps immémoriaux. C’est le royaume des animaux, des tigres, des éléphants, des cerfs, des loups, des léopards, des oiseaux de toutes tailles au plumage multicolore, des biches, des antilopes, des crocodiles, des serpents. Vous n’aurez jamais fini de vous émerveiller devant la faune et la flore de l'île qui abrite des espèces et des essences que l’on ne trouve nulle part ailleurs.

L’île se situe dans le golfe du Bengale, à quatre jours de bateau depuis Hope Island. Le bateau est le seul et unique moyen de s’y rendre, le seul autorisé par les Asuras pour les humains.

La superficie de l’île est à peu près équivalente à celle du Sri Lanka, c’est-à-dire aux environs de 65 000 km². Le monde ignore son existence mais pas la population du continent et principalement les croyants qui craignent plus que tout les Asuras.

En 1963, les autorités indiennes tentèrent un débarquement à Kāmaloka. On ne revit jamais les avions et les bâtiments militaires qui servirent à cette unique opération. La quasi-totalité de ceux qui ordonnèrent cette opération trouva la mort peu après dans des circonstances aussi mystérieuses que spectaculaires et dramatiques. C’était trop pour croire à une simple coïncidence et beaucoup y virent l’œuvre détournée des Asuras en représaille. Les autorités ne réitérèrent jamais l'expérience et l’île de kāmaloka gagna une réputation funeste teintée de superstition sur fond de peurs ancestrales.

Vous l’aurez compris, Kāmaloka n'est pas une destination touristique, seuls les Harijans, ceux qui ont été appelés et choisis par les Asuras sont autorisés à se rendre sur l’île.

La demeure des Asuras est un chef-d’œuvre de l'architecture indienne antique. Il s'agit d'un immense palais qui repose au cœur de l'écrin verdoyant de la jungle. La nuit, on peut facilement y entendre les rumeurs de la vie sauvage ainsi que le flot incessant de la puissante cascade la plus proche. Certains, notamment les étrangers, trouvent cela angoissant tandis que les autochtones ont appris à composer avec les multiples dangers de l'île.

Le jour, vous aurez le loisir d'admirer la majesté du tigre, roi de la jungle, ou la puissance et la beauté du léopard, félins imposants mais gracieux et silencieux qui viennent déambuler dans le palais. Les éléphants, toujours impressionnants, passent souvent à proximité tandis que les singes, facétieux et chapardeurs, entreront pour dérober de la nourriture ou même des bijoux pour les victimes les moins chanceuses. Jamais les animaux n'attaquent dans le palais des Asuras ou à proximité et certainement pas les Harijans placés sous la protection des démons. Encore faut-il le savoir.

Le palais regorge de pièces, depuis les luxueux appartements des Asuras jusqu’aux terribles geôles des humains nouvellement arrivés en passant par les thermes, les bains, salles de réception, les nombreuses alcôves, une impressionnante bibliothèque. L'endroit semble sans fin et, par la magie puissante des Asuras, peut-être l'est-il réellement…

Dans le palais, chacun peut y vivre à sa convenance. Certains apprécient le confort moderne tandis que d'autres préfèrent vivre à la mode antique, noble et fastueuse. Il en est de même des tenues vestimentaires. Certains seront vêtus à l'occidentale tandis que d'autres opteront pour une tenue traditionnelle indienne, plus ample, soyeuse et richement brodée. La magie, le confort moderne et le pouvoir des Asuras permettent tout cela.

Il est le seul autorisé par les Asuras sur l'île de Kāmaloka.


Il est peuplé de continentaux soigneusement triés sur le volet. Il s'agit souvent d'individus vivant à la marge, de religieux à la limite du mysticisme et du fanatisme, d'aventuriers n'ayant plus rien à perdre. Personne ne sait vraiment à quoi s'attendre à Dharma et chacun se fait sa propre idée sur le lieu, évidemment éloignée de la réalité.

Il reste une dernière catégorie d'habitants, les Harijans, ceux désignés et appelés par les Asuras. Ils peuvent venir du monde entier. Du jour au lendemain, ils abandonnent tout pour suivre une sorte d'intuition, celle qu'ils sont appelés quelque part, irrésistiblement attirés par un d'endroit qu'ils ne connaissent pas. À Hope Island, on les laisse passer car ils portent  momentanément la marque des Choisis, une sorte de tilak propre aux Asuras. Les futurs Harijans qui portent cette marque sont aussi craints que respectés en Inde, on leur offre le gîte et le couvert dans l'espoir de s'attirer les bonnes grâces des puissants démons.


La vie au village est rude et ingrate, particulièrement pour les Occidentaux habitués à un certain confort. À Dharma, le temps semble s'être arrêté des siècles auparavant : pas d'électricité, pas de gaz, pas de voiture, pas même de vélo.

Les villageois pratiquent la pêche, la chasse, la cueillette, diverses cultures ainsi que l'agriculture avec l'autorisation des Asuras. La propriété privée n'existe pas, il s'agit d'une société religieuse et communautaire dirigée par la caste de brahmanes un peu spéciaux puisqu'ils ont fait le serment de servir leurs maîtres les démons.


Il est possible que certains Harijans arrivent directement au village depuis Hope Island plutôt que d'être enlevés et de se retrouver directement dans les geôles des Asuras. Ils peuvent vivre là pendant un jour, une semaine, des mois ou toute une vie selon le bon vouloir des démons. Ces derniers peuvent venir les chercher en personne ou envoyer un ou plusieurs Shudras. Mais le futur esclave peut  aussi mourir au village, renaître et attendre. Dans tous les cas, le futur Harijan est littéralement un Intouchable. Personne ne peut le convoiter ou porter la main sur lui sous peine d'expérimenter le pire des enfers à disposition des Asuras. Les brahmanes veillent scrupuleusement à cela.

Chaque futur Harijan dispose de sa propre hutte à la périphérie du village et il doit se conformer au mode de vie des autochtones. En aucun cas, il ne doit espérer revoir le monde extérieur sauf autorisation du démon auquel il est destiné.

L’avatar n’est pas qu’un vague concept pour les Asuras. À l'origine, ce sont des êtres désincarnés venant d’un autre plan de la réalité, d’une autre dimension. Pour résider sur Terre, les Asuras ont besoin d’un corps humain. Ce corps humain sera leur avatar, en d’autres termes, leur véhicule, leur enveloppe charnelle.

Pour prendre soin de cette enveloppe charnelle, l'Asura doit trouver un Harijan, un humain qui lui offrira de l’énergie tantrique à même de préserver son avatar et de le rendre plus puissant.

Sur un plan pratique, l’avatar offre à l'Asura une identité humaine, une activité, le moyen de passer inaperçu, d’évoluer dans le monde des mortels en se faisant passer pour l’un des leurs.

Un avatar peut être très ancien, un Asura peut l’avoir choisi des centaines d’années auparavant. Le démon veille à ce que son avatar reste en parfaite santé et ne vieillisse jamais. La dévotion des hommes, par leurs prières, leurs mantras, leurs offrandes, aide en cela. Néanmoins, la principale source de pouvoir, afin qu’un Asura puisse maintenir son avatar en vie, demeure le Harijan (l'esclave), ou le Shudra (le serviteur).

L'Asura partage tous les souvenirs de son hôte humain. L’hôte humain ne disparaît pas, sa conscience est toujours présente, enfouie quelque part dans la psyché de son démon. L'Asura peut décider de laisser de nouveau émerger la personnalité de son hôte humain pour le temps qui lui convient.

Pourquoi l'Asura a-t-il besoin de l'humain ? Tout simplement à cause de l'énergie que celui-ci est capable de générer et dont se nourrit le démon. La voie de l'énergie sexuelle a été théorisée il y a des siècles, popularisée par le fameux Kamasutra que tout le monde connaît.

Ce que l'on sait moins, c'est que le Kamasutra n'est pas qu'un recueil de positions toutes plus compliquées les unes que les autres. Il est la théorie et mène à la voie du Tantra qui constitue la partie pratique.

Pour faire simple, tout humain, durant l'acte sexuel, produit une énergie puissante dont il n'a pas conscience. L'Asura s'en repaît un peu à la façon d'un vampire qui a un besoin vital de sang.

Grâce à l'énergie tantrique, l'Asura maintient son corps jeune et en bonne santé. Dans le même temps, il accroît sa puissance. Plus la jouissance est grande, pour l'humain comme pour l'Asura, plus le démon devient fort.

Les Asuras sont les maîtres de la voie du Tantra car ce sont les créateurs de cette méthode. Ils la transmirent aux humains il y a des siècles mais de façon incomplète. Ceux qui cheminent sur la voie du Tantra n'ont pas idée de la véritable signification de cette doctrine, de ses secrets permettant à l'homme de transcender sa propre humanité.

Pour exploiter cette énergie, il faut impérativement un démon et un humain. Voilà pourquoi les Asuras se servent de leurs pouvoirs pour attirer de façon irrésistible les humains à Kamaloka ou les font enlever pour en faire leurs esclaves.

Samsara est un jeu de rôle et comme tout jeu de rôle qui se respecte, vous décidez de votre destin. Si vous interprétez un Harijan, vous avez la possibilité d'évoluer ou de rester Harijan.

Comme vous le savez peut-être déjà, les Harijans (esclaves), ont la possibilité de devenir Shudra (serviteur). Le Shudra dispose de plus de libertés et de prérogatives qu'un Harijan mais encore une fois, tout dépend de vos envies.

Enfin, un Shudra peut devenir un Asura. Toutefois, ce choix n'est pas sans conséquences puisque l'évolution doit être acceptée aussi bien par le maître que son esclave. D'autre part, cette évolution doit être amenée et jouée. À la fin du processus, il n'y aura plus de lien maître-esclave mais les deux Asuras peuvent choisir de demeurer unis, prenant chacun de nouveaux esclaves.

Qu'est-ce qui peut justifier ces évolutions et comment les jouer et les expliquer en jeu ?

Comme nous l'avons vu plus haut, dans la partie La voie du Tantra, l'Asura puise sa force dans l'énergie sexuelle générée par les humains de la même manière que le vampire boit le sang des vivants. L'esclave (Harijan) n'est donc perçu que comme le réceptacle de la puissance du démon, un beau réceptacle, certes, mais un réceptacle, ni plus, ni moins.

Le Shudra dispose de plus de prérogatives que l'esclave. Il peut aller et venir à sa guise, que ce soit sur Kamaloka, sur le continent ou ailleurs dans le monde Il a fait ses preuves, il sert bien son maître, le pourvoit en énergie et, dans une large mesure, il est acquis à la cause des Asuras. Le Shudra reçoit un lopin de terre qui le distingue symboliquement de l'esclave. Là encore, vous pouvez décider d'en rester là ou bien de parfaire votre émancipation en cherchant à devenir un Asura.

Le Shudra qui veut devenir Asura ne doit plus consacrer sa vie qu'à cela, c'est une voie initiatique très exigeante tant sur un plan physique que mental et à terme, il s'agira de se dépouiller de son humanité.

L'Asura dispense au Shudra méritant un savoir qui l'élève au rang de disciple. Ce rang est tout à fait informel, pourtant, il existe un monde entre le Shudra et le disciple car ce dernier franchit plusieurs paliers qui doivent l'amener à devenir lui-même un Asura, un démon, un maître, un dieu parmi les hommes.

Pour cela, le Shudra doit éveiller puis harmoniser ses chakras. Ceux-ci sont au nombre de sept, situés depuis la base de la colonne vertébrale jusqu'au sommet de la tête. Afin d'éveiller les chakras, on utilise une énergie extrêmement puissante nommée la kundalini. Telle un serpent, la kundalini va remonter le long de la colonne vertébrale pour éveiller un à un les sept chakras. Ce processus est long et requiert un lien étroit entre l'Asura et son disciple.

Chaque chakra correspond à un sens. Ainsi, au fur et à mesure de sa progression, on redécouvre ses cinq sens qui deviennent bien plus affûtés. Au sixième chakra, on découvre le sixième sens et on commence à se défaire des illusions. Au septième chakra, on atteint le septième sens qui apporte l'Éveil et permet d'échapper au Samsara conditionné par le karma. Cet éveil marque la fin de l'apprentissage, le Shudra doit alors se détacher de son démon pour découvrir seul le dernier secret, si tant est qu'il y parvienne un jour. Ce secret, c'est le huitième et dernier sens, celui qui englobe tous les autres et qui permet de voyager entre les mondes. À ce stade, l'humain peut rejoindre le plan des Asuras et plus rien ne le distingue de ceux-ci.

Voici l'ultime secret, le plus grand trésor des Asuras qu'ils ne transmettent qu'aux humains qu'ils auront jugé dignes. À présent, vous savez tout et pouvez choisir votre destinée en parfaite connaissance de cause.

Hope Island est une île qui se situe sur le littoral est de l'Inde. Elle fait face au golfe du Bengale et appartient à l'État de l'Andhra Pradesh.

Hope Island fait partie de ces endroits pittoresques et enchanteurs qui attirent facilement les touristes. C'est le but. À son climat tropical, ses décors de carte postale, s'ajoutent des facilités fiscales, en particulier pour les étrangers qui sont ainsi vivement encouragés à venir s'installer de façon permanente afin de dynamiser l'économie locale et régionale.

Si le nombre d'Occidentaux et d'étrangers surpasse largement la population autochtone, Hope Island a su conserver un caractère authentique avec ses villages de pêcheurs. La préservation de l'environnement reste un élément fondamental pour le gouvernement bien que l'on voit pousser, çà et là, de somptueuses villas et que des commerces de luxe fleurissent dans le centre de l'île.

À Hope Island se côtoient donc des personnes venues de tous horizons à la recherche d'une vie meilleure. Personne ne fera vraiment attention à ce yacht impressionnant de luxe qui vient régulièrement chercher ces étranges passagers dont le front est orné du tilak distinctif des Asuras.